J’ai récemment visité l’appartement de Georges Clemenceau, transformé en musée, rue Franklin, près du Trocadéro à Paris.
Rien n’a changé depuis sa mort le 24 novembre 1929. Le temps semble suspendu et cela est d’autant plus émouvant que le petit musée installé à l’étage au-dessus révèle des facettes inattendues du personnage, son éclectisme, son extrême sensibilité, qui contrastent avec l’image habituelle du « Tigre ».
On comprend surtout en visitant ce musée pourquoi Clemenceau était le seul qui pouvait rassembler la Nation lors de la terrible épreuve de 1917 où tout semblait s’effondrer.
Seul Clemenceau, comme Président de la Commission de la Défense du Sénat de 1915 à 1917, allait au front visiter les tranchées partager l’ordinaire des poilus. Ce n’était pas une image d’Epinal mais la réalité d’un homme qui ne pouvait accepter de voir ses compatriotes au front pendant que les élites françaises étaient confortablement au chaud à l’arrière.
Quel contraste avec les cercles du pouvoir d’aujourd’hui qui, au moment où des dizaines de milliers de salariés voient leur entreprise fermer, s’envolent toujours plus loin, ici au Brésil, là en Egypte, pour réveillonner à l’écart des difficultés du pays. Au mieux, c’est une maladresse, au pire c’est une faute.
Les Français qui souffrent auraient aimé en cette fin d’année voir leurs dirigeants auprès d’eux, sans ostentation, avec simplicité et sincérité.
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