16 décembre 2009

SNCF : la grande pagaille

La situation du transport ferroviaire en Haute Normandie s’aggrave d’année en année et prend une tournure catastrophique depuis plusieurs semaines. La plupart des lignes régionales sont aujourd’hui touchées par des dysfonctionnements quotidiens dus à des infrastructures hors d’âge, à un matériel roulant en fin de vie ou inadapté et à un manque criant de personnel.


Une dégradation au quotidien
Au quotidien, les incidents ne cessent de se multiplier pour des raisons plus ou moins précises. Le personnel de la SNCF est souvent peu informé de la situation et doit faire face aux critiques de plus en plus violentes des usagers excédés. Attente d’un conducteur, locomotive non disponible, panne matériel, acte de malveillance, embouteillage sur le réseau, les incidents se sont succédés de manière spectaculaire cette semaine* sur la ligne Paris-Rouen-Le Havre. Les usagers faisant des allers-retours quotidiens sur cette ligne auront cumulé en moins d’une semaine plus de sept heures de retard.
Des responsabilités à assumer
Cet exemple est malheureusement révélateur d’un système défaillant dans son ensemble. Plus de trente ans de mépris de la part des gouvernements successifs et un détournement des investissements vers une politique du tout TGV, ont entamé peu à peu l’efficacité et la qualité des grandes lignes « intercités » et des lignes régionales. La vie du rail est ainsi devenue un véritable cauchemar pour les usagers qui doivent faire face, impuissants à un système qui s’effondre peu à peu à cause de politiques inconscientes visant à la rentabilité maximum plutôt que la qualité du service public.
Entre les responsables de la SNCF, incapables de faire face à la situation et le gouvernement actuel qui souhaite coûte que coûte se débarrasser du service public, la situation du ferroviaire en France est dans l’impasse. Le gouvernement continu sa politique ultra-libérale passéiste et s’imagine toujours que la privatisation du ferroviaire et l’ouverture à la concurrence imposée par l’Union Européenne seront bénéfiques aux usagers. Les nombreux échecs à l’étranger et notamment en Angleterre auraient pourtant dû leur servir d’exemples.
La région Haute-Normandie doit également assumer ses responsabilités puisqu’elle est depuis 2002, autorité organisatrice des transports régionaux de personnes. Elle est le premier interlocuteur de la SNCF et doit garantir le service public ferroviaire sur l’ensemble de la région et sur une partie des grandes lignes interrégionales. Aujourd’hui, les nombreux dysfonctionnements montrent que notre région n’est pas à la hauteur des enjeux. L’investissement dans le matériel roulant n’est qu’une vitrine et n’a pas résolue les problèmes essentiels rencontrés par les usagers haut-normands. Il est temps d’investir dans des projets ambitieux comme la création d’une ligne à grande vitesse entre Le Havre et Paris permettant aux trains grandes lignes de circuler sur des voies réservées et d’augmenter leur vitesse. Il est nécessaire de redessiner le réseau de transport en commun dans notre région pour permettre à chaque haut-normand de se déplacer facilement et régulièrement en train. Des tarifs plus attractifs doivent être proposés pour que les déplacements en train soit moins coûteux que les déplacements en voiture. Une vraie politique dynamique doit impulser l’ensemble de ces projets pour que le train devienne un moyen de transport efficace, agréable et populaire.

* du 9 au 16 décembre
Photographie : http://photosenligne.free.fr


V.B. DLR76

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