05 décembre 2007

Combat pour le référendum : nous avons marqué un point dimanche, par Nicolas Dupont-Aignan

Dimanche après-midi, le rassemblement organisé avec Jean-Pierre Chevènement a été un beau moment politique.

Quel réconfort de voir Pierre Lefranc, ancien chef de cabinet du Général de Gaulle ou Pierre Maillard, ancien conseiller diplomatique, applaudir à tout rompre Marie-Noëlle Lienemann ou à l’inverse de voir les militants de gauche saluer mon discours républicain et national.

Alors que nous avons organisé ce rassemblement au dernier moment, près de 1000 personnes, comme l’a reconnu le Figaro, se sont pressées à la Maison de la Chimie pour entendre enfin un autre discours sur l’Europe.

Il ne s’agit pas bien évidemment, je l’ai expliqué dans mes propos, de nier nos différences politiques mais simplement « d’aller à l’essentiel » pour tenter d’ouvrir les yeux des Français sur ce qui est en train de se préparer.

Comme l’a très bien dit Véronique Thyebault, notre responsable de Bourgogne, « quand il y a le feu à la maison, on ne regarde pas la couleur politique des pompiers ».

Mais ce qui était peut-être le plus réconfortant, c’est de voir des jeunes de 15-20 ans, venus spontanément nous dire leur amour de la France, de la République et leur ras-le-bol de cette insupportable pensée unique, qui s’est abattue sur la France et veut passer sous silence la monstruosité du traité de Lisbonne.

Tout a été dit dimanche, certes avec des mots différents et des approches distinctes. Mais cela a permis, même à ceux d’entre nous qui s’étaient replongés dans le décorticage ô combien fastidieux de la Constitution(-bis), d’en redécouvrir les facettes les plus antidémocratiques : Anne-Marie Le Pourhiet a eu raison d’insister sur le caractère arbitraire et donc tyrannique des clauses-passerelles, qui permettent sans ratification populaire ni parlementaire de futures extensions du fédéralisme européen. Etienne Chouard n’a pas trop souligné l’évidente confusion des pouvoirs que consacre ce traité : une confusion des pouvoirs dont tous les grands noms de la philosophie politique, de Hobbes à Locke en passant par Montesquieu, Rousseau ou Tocqueville, ont estimé qu’elle était le contraire même d’un pouvoir politique constitutionnel. Oui, l’UE avec sa Constitution-bis ressuscite rien moins que le fameux « despotisme » dont nous avons tous ou presque entendu parler sur les bancs du lycée : un pouvoir arbitraire, absolu et oppressif qui ne s’occupe pas du Bien commun mais entretient les privilèges de ses seuls dirigeants.

La réaction des médias à ce rassemblement a été très instructive. Certains, qui d’habitude se taisent, ont fait écho à nos propositions. D’autres qui d’habitude se vantent d’être impartiaux n’ont soufflé mot comme s’il fallait taire toute volonté du peuple français de pouvoir dire son point de vue, de pouvoir s’exprimer. En un mot, de pouvoir contester ce coup d’Etat simplifié qui se prépare. Ainsi, le Journal Le Monde n’a pas donné une ligne sur l’évènement, révélant sa partialité et son hypocrisie.

Mais cela ne doit pas nous décourager car toutes les réunions que nous organisons en province le démontrent, il y a une réelle soif de comprendre chez nos concitoyens. Ils ne sont pas dupes de l’inouï tour de passe-passe médiatico-politique auquel procède le Président de la République, avec la complicité de Ségolène Royal et du PS.

Mais il y a urgence : ceux qui trichent aujourd’hui avec la démocratie veulent aller le plus vite possible pour que leur forfait se voie le moins possible. Ils nous trouveront pourtant sur leur route car, lorsque l’essentiel est en jeu, il est du devoir de chaque citoyen de se lever.

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