15 juin 2008

Circulez, il n’y a rien à voir !, par Nicolas Dupont-Aignan

Le vendredi 13 juin 2008 marquera l’histoire de l’Europe. Un peuple libre, profondément attaché à son indépendance malgré la campagne d’intimidation de ses voisins et de ses dirigeants, a clairement refusé ce traité incompréhensible et dangereux pour sa démocratie nationale. Je me souviens des sourires entendus y compris chez ceux qui avaient en 2005 défendu le NON en France quand je suis revenu d’Irlande le 29 mai dernier « Ce pauvre Dupont-Aignan, comment peut-il y croire encore ? »

Dans la vie politique quand l’essentiel est en jeu, il faut pourtant toujours persévérer. Le NON l’a emporté en Irlande, comme en France d’ailleurs en 2005, car là-bas des femmes et des hommes libres ont eu le courage de défendre leurs convictions, leur idée de leur pays plutôt que les intérêts propres.

Il suffisait hier d’écouter les radios et les télévisions pour remarquer qu’une fois de plus la plupart de nos élites n’avaient rien compris. La déclaration de M. Barosso symbolise ce mépris du peuple et de la démocratie.

Circulez, il n’y a rien à voir ! Un mélange d’Ancien Régime et de réflexe brejnévien.
L’argument sur la disproportion entre le refus des 4 millions d’Irlandais et la ratification probable dans 26 pays représentant 490 millions d’habitants ne tient pas un instant. Ces 26 ratifications ne sont que parlementaires, les peuples étant volontairement court-circuités. Le processus est ILLEGITIME. La preuve, les parlementaires français et hollandais ont voté un texte quasi identique à celui rejeté massivement par les peuples des deux pays.

En vérité, les dirigeants européens ont bâti un système politique hors sol, sans responsabilité démocratique. Messieurs Barosso et Trichet en sont les purs représentants. Les chefs d’Etats et de gouvernements épousent cette dérive oligarchique par inconscience ou intérêt. Mme Merkel y voit l’Allemagne accroitre son système d’influence. Nicolas Sarkozy imagine rendre inéluctable en France le modèle anglo-saxon qu’il chérit. Pour la vie des peuples, leur pouvoir d’achat, leur emploi, leur alimentation, leur environnement, qu’importe la réalité, la propagande est chargée de faire croire que tout va bien.

Mais les faits sont têtus … les citoyens, et c’est le miracle de la démocratie, comprennent bien que cela ne marche pas. Ils voient bien que le système sert les intérêts de certains plutôt que ceux du plus grand nombre : OGM imposés en plein champ, délocalisations d’Airbus aux Etats-Unis, Euro surévalué, pêcheurs sacrifiés, les exemples ne manquent pas !

Mais puisque les dirigeants ne veulent pas ouvrir les yeux, à nous, lors des élections européennes de juin 2009, de convaincre les peuples d’Europe qu’une autre voie est possible. Le combat continue.

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