01 août 2008

Revoter ? Chiche !, par Nicolas Dupont-Aignan

Ainsi donc, Nicolas Sarkozy a décidé de faire revoter les Irlandais qui ne veulent pas de son mini traité de 300 pages. Voilà au moins une décision que sait prendre « l’Europe », impuissante à décider sur les questions essentielles comme la réforme de la fiscalité face à la crise des matières premières, mais par contre, unanime pour prendre une décision-phare pour l’avenir des peuples : l’interdiction de la fessée, votée à l’unanimité par le machin dénommé « Conseil de l’Europe ».

Revoter ? Passons sur l’insulte faite au peuple et sur le suffrage universel foulé au pied et acceptons l’augure d’un nouveau vote.

Bien évidemment, si les Irlandais avaient voté OUI à 50,00001 %, la question ne se poserait pas. Pas plus qu’elle ne s’est posée pour le référendum espagnol qui a vu la même constitution approuvée avec 70% d’abstention. En Europe, on ne revote que pour dire OUI.

Soit, revotons. Mais pour tout.

Nicolas Sarkozy a été élu sur un programme où il se présentait comme :

  • le « candidat du pouvoir d’achat » : on voit le résultat
  • celui qui allait en finir avec mai 68 : il est la parfaite illustration du « jouir sans entraves » des barbons de 68 et son mariage célèbre les noces de la droite d’argent et de la gauche bobo.
  • le retour à l’autorité dans l’éducation : or, la destruction de l’éducation nationale se poursuit avec la mise en examen des professeurs qui ont encore des « fantasmes d’autorité », pour reprendre le vocabulaire en cours au ministère de l’éducation.
  • l’homme de la restauration des valeurs de l’indépendance nationale : moins d’un an après son élection, la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN est décidée.
  • celui qui a dit « la constitution européenne, c’est plié, on n’en parle plus, on se contentera d’un traité de quelques pages » : on connaît la suite…

Et j’en passe car la liste serait trop longue.

Alors oui, revotons. J’ai moi-même appelé à voter Sarkozy au 2nd tour. Je le regrette amèrement aujourd’hui. J’ai commis une lourde erreur. Je demande donc à pouvoir rectifier mon vote.

Il est vrai que cela ne servirait pas à grand-chose, puisque lors de cette élection, verrouillée par le système des partis qui a fait bloc pour me refuser les signatures nécessaires à ma candidature, nous n’avions le choix qu’entre trois candidats alignés sur une position commune : oui, oui et oui. On a vu ce qu’il en était de la promesse de la candidate socialiste de s’opposer à la ratification du Traité de Lisbonne par voie parlementaire. Idem pour le supposé candidat de la troisième voie, qui n’était qu’une voie de garage.

Mais surtout, avant de revoter, faisons voter les citoyens qui n’ont pu le faire, les élites reconnaissant à voix basse que partout, s’il y avait referendum, les peuples refuseraient ce que leurs supposés représentants ont adopté.

Il nous reste une opportunité : les élections européennes. J’y prendrai la tête de listes républicaines défendant les principes fondamentaux de la souveraineté populaire, de l’indépendance nationale, de la reconstruction de notre économie, de la défense des services publics et de la justice sociale.

Oui, nous allons voter et nous allons battre les candidats de l’oligarchie au pouvoir !

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