14 novembre 2008

Crise : la politique de l'autruche, par Nicolas Dupont-Aignan

La préparation du Congrès de Debout la République, qui aura lieu le dimanche 23 novembre, m’a empêché de tenir ce blog ces derniers jours. Pardonnez-moi.

Il y a tant à dire sur l’actualité… ou plutôt sur la manière de la traiter.

Quand les bourses baissent, on parle de la crise. Quand les entreprises ferment partout en France, on n’entend plus grand monde !

On pavoise ce matin en France, parce que la croissance dans notre pays a connu un gain de 0,1% au troisième trimestre, ce qui permet à Christine Lagarde d’affirmer que « nous ne sommes pas en récession ». Techniquement, c’est vrai, puisque le terme est défini par deux trimestres consécutifs de croissance négative. Mais franchement, quelle différence entre -0,1, 0 et +0,1% ? Tout cela est bien ridicule, pour ne pas dire inquiétant…

Nos gouvernants n’ont-ils donc rien retenu des années trente, lorsque le Président du Conseil de l’époque, Pierre Laval, claironnait que la France allait échapper à la Grande Crise, pour se retrouver au final avec un affaiblissement et un vieillissement sans précédent de son économie à la veille de la Deuxième Guerre mondiale ?

La crise financière a suscité, à juste raison, la coordination des Etats mais la crise économique n’entraîne que la molle protestation des dirigeants. Le Premier ministre d’un paradis fiscal de 450 000 habitants a plus de poids que le Président de 64 millions de Français.

La préparation du G20 occupe à juste titre les esprits. Mais quand relancera-t-on notre économie ? Quand réformera-t-on les politiques européennes ? Quand réagirons-nous ?

Le président de la Commission européenne vient de tancer les Etats-Unis, les menaçant d’un procès à l’OMC, si l’Administration américaine versait une subvention de 25 milliards de $ au secteur automobile. Mais la faillite de GM, Chrysler et Ford entraînerait au moins la destruction de 3 millions d’emplois Outre-Atlantique !

Ainsi, au lieu d’en finir avec le néolibéralisme libre-échangiste, qui a fait tant de mal aux peuples et dont la crise terminale signe sous nos yeux l’inefficacité économique même, l’Europe germano-libérale s’arc-boute de manière absurde sur ses dogmes et ses petites certitudes. Il est vrai qu’à force d’être sourds à la voix des urnes, nos hiérarques européistes se sont condamnés à ne pas pouvoir regarder la réalité comme elle est… Face à cette réalité, les incantations martiales de notre président, promettant à Toulon de corriger les « dogmes bruxellois », paraissent bien dérisoires…

Dans mon discours du 23 à la Mutualité, je présenterai nos réflexions et nos solutions car il ne fait pas de doute qu’un jour, les Français voudront sortir de la crise et s’en donneront les moyens.

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