Dimanche, à la Mutualité, il s’est passé quelque chose. Toutes celles et tous ceux qui ont participé à cette journée ont eu le sentiment de vivre un tournant. La naissance d’un vrai mouvement politique.
L’affluence (plus de 1 000 personnes alors que nous en attendions 600), le nombre de jeunes, la diversité des soutiens, le sérieux des débats constituent un formidable encouragement pour toute l’équipe DLR.
Par contraste la manière dont il a été rendu compte de ce congrès ne peut que surprendre, décevoir même.
Un journaliste connu me disait hier « quand on voit les heures d’antennes consacrées au psychodrame du PS, on ne peut manquer de s’interroger sur notre raison d’être ».
Bien sûr je n’escompte pas la même couverture. A l’évidence, beaucoup de médias ont fait écho de notre congrès (à la notable exception de France 2, RTL et Europe 1).
Pour autant, à quelques exceptions près, on a le sentiment que le fond des choses, le contenu, les idées, n’intéressent plus personne.
De mon discours, seul le passage sur l’UMP ou le PS ont été retenu. Rien sur l’analyse de la crise financière pourtant d’actualité, rien sur les moyens d’en sortir, sur la réforme de l’Europe ou sur la vision de la France que j’ai voulu détailler.
Or, comment faire vivre une démocratie, comment nourrir le débat public si les médias se concentrent uniquement sur l’accessoire pire l’accessoire des deux grands partis ?
Pourquoi s’étonner alors de voir les Français se ruer sur Internet ou les chaînes de la TNT qui laissent un peu plus de place au débat ?
A entendre certains journalistes, je suis convaincu qu’ils en souffrent autant que nous.
Mais derrière cet assèchement de l’échange intellectuel n’y a-t-il pas une volonté, consciente ou non, de normaliser la vie politique française à deux mouvements qui pensent la même chose sur l’essentiel ? Ou alors est-ce de la résignation, étant entendu que les engagements européens et internationaux de la France ne laissent plus aucune marge de manœuvre à la démocratie ?
Hors du bipartisan bien obéissant à la pensée unique, point de salut, à tout le moins de confort ?
Moyen bien commode de mettre le peuple français sous tutelle un peuple qui ne l’oublions pas a toujours été rebelle, par exemple, il n’y a pas si longtemps, en mai 2005.
Même si la tâche est difficile, nous ne devons pas nous décourager, la campagne européenne de 2009 sera l’occasion de parler aux Français !
Raison de plus pour nous mobiliser.
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