14 février 2009

Borloo : le courage de dire non, par Nicolas Dupont-Aignan

Debout la République a pour principe de dire avec franchise sa vérité. Hélas, cela nous conduit souvent à critiquer une action présidentielle et gouvernementale que nous jugeons tout simplement insuffisante, voire mauvaise. Mais c’est avec la même franchise, la même sincérité, que j’ai aujourd’hui envie de donner un coup de chapeau à Jean-Louis Borloo, dont le courage, décidément, tranche avec l’obséquiosité habituelle de nos ministres (de droite comme de gauche, d’ailleurs) envers Bruxelles.

En estimant que l’avis rendu par l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA), lequel affirme qu’en l’état des connaissances scientifiques le maïs transgénique Mon 810 ne présente pas de danger pour la santé humaine, ne remet pas en cause le danger écologique que représente cet OGM et ne justifie donc pas la levée de la clause de sauvegarde, Jean-Louis Borloo a eu le courage de dire la vérité et de braver les foudres bruxelloises.

Il bénéficiera de tout notre appui, tant au Parlement que dans le pays, même si sa politique devait être mise à l’index et traînée devant la Cour de Luxembourg…

Pourquoi cette politique de bon sens et de dignité est-elle l’exception et non pas la règle !

Le bon sens, car la France connaîtrait bien moins de difficultés si elle osait lever le ton aussi souvent que nécessaire face aux oukases et autres politiques absurdes (pour reprendre le fameux mot de l’ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, à propos du Pacte de Stabilité), et s’en épargnerait ainsi les effets néfastes accumulés. A tout le moins, serait-elle en mesure d’assumer ses propres décisions, de reconduire ou congédier en toute connaissance de cause ses propres dirigeants, qui ne pourraient pas dire « c’est la faute à Bruxelles, il faut bien faire l’Europe, etc. » !

La dignité, car - on l’oublie trop souvent - la politique au sens noble du terme consiste moins en l’art de trouver de mauvaises excuses pour justifier d’injustifiables compromis, que de savoir dire « non » aux éternelles dérives et compromissions qui s’habillent toujours des meilleurs prétextes du monde.

A cet égard, espérons que cette position de fermeté de la part du gouvernement n’est pas une simple mise en scène pour, une fois passée les élections européennes, s’empresser de céder aux pressions de Bruxelles.

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