17 février 2009

Une nouvelle preuve de sectarisme de la majorité présidentielle

Le premier scandale de la campagne européenne est arrivé par l'UMP, sans surprise. Michèle Vianès, n°2 de la liste européenne du Sud-Est pour Debout la République, était adjointe au maire de Caluire. Celui-ci vient de retirer sa délégation suite à l'annonce des têtes de listes de DLR le 10 février dernier par Nicolas Dupont-Aignan. Nous ne pouvons dénoncer une nouvelle fois le sectarisme et le mélange des genres entre le débat national et le travail local. Voici l'article paru sur le site Lyoncapitale.fr.


"Un engagement est total, ou ce n'est pas un engagement." (17/02/2009 )

Le très libéral et européen maire de Caluire, Philippe Cochet n'a pas apprécié qu'une de ses adjointes rallie les rangs du parti de l'eurosceptique Nicolas Dupont-Aignan. C'est en effet sous les couleurs de "Debout la République" que Michèle Vianès, adjointe à Caluire, a annoncé sa candidature aux élections européennes comme tête de liste pour la région Sud-Est. Retour sur ces frictions politiques.

Début février, Nicolas Dupont-Aignan, président du nouveau parti de droite "Debout la République", créé en novembre 2005, lance ses deux têtes de liste dans le Sud pour les élections européennes de juin: Thierry Giorgio et Michèle Vianès. Elue à la mairie de Caluire, cette dernière est, suite à cette annonce, désavouée par Philippe Cochet, son maire et président de la fédération UMP du Rhône, qui lui retire sa délégation d'adjointe. La décision de Michèle Vianès de s'engager sur le front des élections européennes est "une prise de position incompatible avec ses responsabilités", affirme Philippe Cochet.

Militante féministe, Michèle Vianès était déléguée à l'égalité homme/femme. Elle ne comprend pas pourquoi Philippe Cochet lui enlève cette responsabilité qui lui tient tant à coeur. Elle souligne qu'elle a été élue sur une liste UMP, mais n'a jamais adhéré au groupe politique. "Je fais mon travail pour faire avancer la cohésion sociale, j'ai même été primée par la Fondation de France pour mon projet "allez les filles!" à Caluire. J'ai des convictions et ce qui m'importe c'est de faire avancer politiquement les combats que je mène de manière associative," insiste-t-elle.

Pour elle, son travail au niveau local n'est pas remis en cause par sa candidature. Le maire est d'un autre avis. "Si on veut une crédibilité du politique, une réhabilitation du politique, il faut avoir un discours cohérent, une cohérence entre le niveau local et national. Si on change de crémerie en cours de route, on va au bout d'une logique et on démissionne,"déclare-t-il.

Un débat entre europhiles et eurosceptiques

Mais Michèle Vianès refuse la logique du maire et reprend à son compte les propos du parti de Nicolas Dupont-Aignan dénonçant le sectarisme de l'UMP. "Monsieur Cochet aurait dû se réjouir d'avoir quelqu'un qui peut porter les intérêts de la commune au niveau européen. Je l'avais prévenu depuis un mois de ma décision. Il savait à quoi s'en tenir. On nous parle d'ouverture mais c'est bien loin de la réalité." Lundi, dans un communiqué, le porte-parole du parti "Debout la République", Laurent Pinsolle, s'indignait du geste du maire: "Depuis quand les membres d'une majorité municipale doivent soutenir la même liste lors d'élections européennes qui n'ont rien à voir avec la gestion d'une ville ?"

Philippe Cochet estime au contraire qu'"on ne peut pas se faire élire au niveau local sur une liste UMP et ensuite s'engager auprès d'un autre parti pour des élections à un échelon national. Un engagement est total, ou ce n'est pas un engagement." En tant que libéral et président de la fédération UMP du Rhône, il avoue ne pas partager les valeurs du parti "Debout la République".

Le programme politique de Nicolas Dupont-Aignan, digne héritier du gaullisme, affirme la nécessité de conserver une Europe des Nations et d'empêcher le retour de la France dans l'OTAN. Philippe Cochet rétorque : "pour moi, la présidence française de l'Europe l'a prouvé, l'Europe a toute son acuité, tout son intérêt. On ne peut pas continuer à avoir une vision repliée sur soi, il faut qu'on se tourne vers l'avenir." La campagne pour les européennes est déjà sur les rails. Et le combat promet d'être acharné.

Marine Badoux

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