Jusqu’où ira-t-on ?
Le débat parlementaire sur l’audiovisuel donne la nausée.
Comment la majorité peut-elle accepter de se livrer à un tel exercice de sabordage du service public ?
Au gré des amendements, les petits télégraphistes d’intérêts privés dessinent un paysage audiovisuel à la Berlusconi. L’idée de départ consistant à supprimer la publicité pour libérer France Télévisions de la dictature de l’audimat n’était pas mauvaise si elle restait partielle et si elle était compensée par des ressources pérennes. En vérité, il ne s’agissait que d’un piège pour faire avaler en douceur aux Français « l’essorage » de France Télévisions.
La suppression des recettes de la pub ne sera pas compensée et le service public devra obligatoirement faire preuve chaque année d’obéissance pour quémander son budget.
Avec la nomination directe du Président de France Télévisions, les parlementaires de la majorité se rendent-ils d’ailleurs compte qu’ils subiront, en cas de retour dans l’opposition, les effets déplorables de leur plan.
Une fois de plus, par volonté de contrôler l’information, le pouvoir public passe à côté d’une occasion historique. Une réduction maîtrisée de la pub, une redevance confortée, une réorganisation interne, l’investissement dans le numérique, une liaison entre la télévision et les disciplines artistiques (théâtre, cinéma, lecture…), auraient permis enfin de faire de la télévision publique un pôle culturel et éducatif fort.
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