05 juillet 2007

Pour une France libre, par Nicolas Dupont-Aignan

Je sors de l’Assemblée Nationale au terme du débat sur les conséquences du sommet de Bruxelles des 21 et 22 juin derniers.

Dans un hémicycle quasiment désert, nous avons entendu le Ministre des Affaires Etrangères rendre compte du sommet et se féliciter de l’accord soi disant historique qui remet la constitution européenne en selle rejetée par les Français en mai 2005.

Sa sincérité et sa désinvolture sautaient aux yeux.

Sincérité lorsqu’il a dit clairement ce que l’on veut cacher aux Français : le projet de traité « simplifié » reprend la substance de la Constitution. On est si loin des propos de Nicolas Sarkozy candidat qui, lors du débat avec Ségolène Royal, avait affirmé devant la France entière « la Constitution est morte ». Son nom a disparu certes mais le contenu reste !

Désinvolture lorsqu’il a osé dire que grâce à la ratification parlementaire donc à l’absence de référendum il n’y aurait plus de coupure entre le peuple et l’Europe. La démocratie gène, on la supprime !

Ensuite, en entendant les différents intervenants, j’ai retrouvé les éternels arguments du débat sur la Constitution européenne. A la différence près que les avocats de ce texte conscients du rejet viscéral du peuple sont prêts à tout pour imposer leur vue.

Après être intervenu à la tribune de l’Assemblée, j’ai longuement marché à travers Paris comme d’ailleurs je l’avais fait à Versailles en janvier 2005 après le terrible vote du Congrès acceptant la modification constitutionnelle permettant la ratification du projet Giscard.

J’avais besoin de réfléchir encore et toujours sur cette étonnante capacité de nos élites à se masquer la vérité.

Comment, en effet, les parlementaires peuvent-ils à ce point scier la branche sur laquelle ils sont assis ? Comment dans l’indifférence générale accepter de laisser déposséder le peuple de sa souveraineté ? Comment ne pas réagir face à tant d’hypocrisie, d’inconscience ?

Un voisin de rang me disait tout à l’heure « on comprend quand on voit cela comment la chambre a pu dans un moment d’égarement confier les pleins pouvoirs à Vichy » ! A-t-il vraiment tort d’aller jusqu’à cette comparaison historique ?

Car en définitive si ce traité était adopté par le passage à la majorité qualifiée nos lois ne seraient plus décidées par les Français c'est-à-dire par leurs représentants mais par une majorité de ministres au Conseil européen. Fin de la séparation du législatif et de l’exécutif, fin de la souveraineté nationale et populaire : ce n’est pas rien quand même !

Comment une Nation arrive-t-elle au point que ses dirigeants n’ont plus envie qu’elle vive ? Pire, comment quelques semaines après avoir été élu sur le retour du politique, du volontarisme économique et de la défense de l’identité nationale, le nouveau Président peut-il saborder les moyens du redressement qu’il souhaite incarner ; Inconscience, machiavélisme, je ne comprends pas.

C’est pourquoi, nous devons tout faire pour combattre ce projet de traité et réclamer un référendum.

Nous sommes à la fois très seuls et très nombreux. La bataille sera rude mais elle vaut le coup d’être menée car c’est celle de la survie de la France libre !

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