09 novembre 2007

Qu'est-ce qu'être gaulliste en 2007 ?, par Nicolas Dupont-Aignan

Qu’est-ce qu’être gaulliste en 2007 ?

Comme chaque année le 9 novembre, Debout la République fait une visite soit à Colombey, soit à Lille à la maison natale du Général de Gaulle, pour honorer sa mémoire.

A chaque fois, la même interrogation revient : que signifie être gaulliste 37 ans après la mort de de Gaulle ? Et, comme toujours avec les jeunes de 20 ans qui nous accompagnent et qui sont parfois regardés comme des bêtes curieuses par les quelques journalistes présents, je rappelle qu’être gaulliste aujourd’hui ne signifie pas vouloir reproduire une action passée mais tout simplement être fidèle à des principes qui nourrissent une exigence politique utile à la France.

Pour ma part, j’en retiens quatre, qui ont invariablement marqué l’engagement du général de Gaulle :

1 l’esprit de résistance tout d’abord, qui place la confiance dans l’Homme, son sens de la justice et de la liberté, au préalable de tout. Lorsque l’essentiel est en jeu, lorsque l’intérêt supérieur est menacé, l’esprit de résistance doit l’emporter toujours et partout sur la logique moutonnière des clans, des clientèles ou des partis. C’est cette première vertu du gaullisme qui ne nous fera pas baisser les bras face à l’hideux coup d’Etat européen qui est en train de se dérouler sous nos yeux.

2 le respect du peuple ensuite car en démocratie il n’y a pas d’action possible et durable sans l’adhésion de ceux qu’elle concerne. C’est ainsi que la Vème République repose avant tout sur l’élection présidentielle au suffrage universel direct mais aussi sur le référendum.

3 l’indépendance nationale en 3ème lieu, qui fonde la liberté et la dignité d’une Nation, garantit l’efficacité de l’action publique et son caractère démocratique. Le rôle du Chef de l’Etat mais aussi de chaque responsable politique consiste avant chaque décision à ne se poser qu’une question : est-ce l’intérêt de la France ?

4 une certaine idée du monde, enfin, car le Général de Gaulle aimait la France pour les valeurs qu’elle incarne à l’intérieur comme à l’étranger. L’humanisme donne corps et force à cette « certaine idée de la France » qu’il a toujours portée haut et fort.

On le sait bien, la pensée et l’action du Général de Gaulle forment un tout cohérent : de la participation dans l’entreprise à la décolonisation ; du discours de Bayeux à la fondation de la Vème République ; du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes martelé à Québec, Mexico ou Phnom Penh à la pratique référendaire en France ; du refus des oligarchies bruxelloises à l’espoir d’une Europe des Nations qui respecte ses peuples ; du discours du 18 juin 1940 au départ solitaire de 1969.

Ces principes, cette boussole de l’action, forment un outil extraordinaire pour comprendre notre histoire, décrypter les terribles dérives d’aujourd’hui et préparer l’avenir.

Si tant de Français ont la nostalgie du Général de Gaulle, si tant de dirigeants qui trahissent perpétuellement les principes de son action, aiment tant à s’en réclamer comme malheureusement le Président de la République d’aujourd’hui, ce n’est pas un hasard !
Face à ce jeu généralisé de captation - voire d’usurpation - d’héritage, tout vrai gaulliste ne devrait plus d’ailleurs se nommer tel, mais simplement porter cette « certaine idée de la France » qui manque tant à nos compatriotes.

Alors oui, soyons fiers de l’œuvre et de l’action du Général de Gaulle : désintéressement dans l’action publique, liberté de conscience, force de conviction, fermeté du caractère, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, justice sociale, stabilité institutionnelle, effort collectif, politique étrangère et de défense indépendante… autant d’exigences pour aujourd’hui comme pour demain.

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