08 janvier 2008

Incohérences, par Nicolas Dupont-Aignan

Décidément, à gauche comme à droite, la journée du 8 janvier aura été marquée par l’affichage assumé de positions politiques incohérentes. Comme si dans notre pays on pouvait dire sans aucune gène tout et son contraire !

Pour une fois commençons par le Parti socialiste, qui vient d’annoncer le boycott du Congrès de Versailles pour soi-disant protester contre la ratification parlementaire du Traité de Lisbonne.
Le plus sérieusement du monde François Hollande appelle pourtant à un référendum !

Comment peut-on à ce point se moquer des Français quand on sait que c’est justement en allant à Versailles voter contre cette modification parlementaire de la Constitution préalable à la ratification du Traité européen, que les députés et sénateurs PS pourraient, s’ils le voulaient, vraiment forcer le Président de la République à consulter les Français.

En effet, l’UMP et le Nouveau Centre ne disposent pas de la majorité des 3/5 pour faire modifier la Constitution. Avec les communistes, les gaullistes et les souverainistes, les socialistes pourraient dépasser les 2/5 et bloquer tout.

En vérité, une partie du PS approuve le Traité de Lisbonne et n’entend pas respecter l’engagement d’un référendum de la campagne présidentielle. Mais comment le PS sera-t-il crédible demain devant les Français, quand aujourd’hui il refuse de les consulter et se fait ainsi le complice du Président de la République qu’il prétend par ailleurs combattre ?

La journée d’aujourd’hui a aussi été un modèle d’incohérence du côté droit. La conférence de presse de Nicolas Sarkozy aurait pu être un grand moment de volontarisme politique. Comment ne pas partager les propositions du Président de la République sur l’école, la télévision publique, la politique industrielle, la participation, … ?.

Mais là aussi, le double langage atteint des sommets. Car comment oser parler de « l’Europe qui protège » quand on impose aux Français un Traité européen qui ligotera la France par un système de décisions à la majorité qualifiée ? A 27 nous sommes en effet en minorité dans quantité de domaines (OMC, politique de la concurrence, etc…). D’un côté le Président affirme « la France est de retour », de l’autre il abdique la souveraineté nationale, c'est-à-dire la liberté du peuple français de mener la politique qui lui semble la meilleure !

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