14 janvier 2008

Voeux de DLR à la presse, par Nicolas Dupont-Aignan

J’ai présenté aujourd’hui les vœux de Debout la République à la presse pour la nouvelle année qui m’a permis de présenter mon dernier livre, Le coup d’Etat simplifié. Ce billet reprend mes propos.

Mes chers compagnons,

A l’aube de cette nouvelle année, permettez-moi de vous adresser mes vœux les plus sincères de bonheur.

Notre mouvement Debout La République a pris son indépendance. Lors de nos Universités d’été, nous avons pu constater que l’épreuve de la présidentielle n’avait pas éloigné nos responsables et nos militants. Comme nous nous y étions engagés, l’automne a été le temps de la structuration sur le territoire.

Dans 70 départements, nous avons désormais des équipes solides. Président départemental, Secrétaire départemental, Délégués de circonscription, notre mouvement s’est étoffé pour donner un cadre aux près des 10 000 adhérents que nous recensons en ce début d’année.

En 2008, nous allons poursuivre ce travail avec Jean-Pierre Antoni, notre nouveau Secrétaire Général, et Dominique FARCIS, son Adjoint.

En 2008, nous adopterons aussi nos nouveaux statuts lors de notre Congrès Fondateur.

Je voudrais remercier toutes celles et tous ceux, notamment les Elus, qui croient comme moi qu’une voix gaulliste, républicaine et sociale doit pouvoir s’exprimer dans le paysage politique français.

Je suis en effet convaincu que les Français se lasseront vite du One Man Show présidentiel.
Ils se lasseront pour trois raisons principales.

1. Tout d’abord, puisque l’on ne parle plus que de cela, le style, la fameuse modernité va vite se démoder. Pour une raison très simple, le Président de la République doit être un symbole pour la Nation, un symbole de désintéressement, de dignité, de sérénité. Le Général de Gaulle concevait bien évidemment le Président comme celui qui, au-dessus des partis, des intérêts, des influences, incarnait la France.

Or, je ne crois pas qu’en se rendant devant les cadres de l’UMP, en empruntant l’avion d’un riche industriel, en augmentant sa rémunération, le Président puisse se hisser au-dessus de la mêlée.

La fonction présidentielle constituait l’un des atouts de la France dans le concert des Nations. La transformation du Président en un super Premier Ministre peut sembler à première vue alléchante. A moyen terme, elle prive la France d’un Président capable de rassembler, donc de durer.

2. Ensuite, sur le fond, les Français vont se lasser du fossé grandissant entre les discours et les actes. La saturation médiatique des coups d’éclats, des belles intentions, d’un volontarisme politique parfois séduisant n’empêchera pas les Français de juger les résultats. Et ceux-ci ne pourront qu’être malheureusement fort maigres, puisque les politiques menées ne correspondent en rien aux engagements.
- L’école primaire devait être la priorité mais on supprime 7% des heures de cours, et on veut porter aux communes la charge financière de l’accueil des élèves le samedi matin.
- Le logement social est un impératif mais on laisse Bruxelles banaliser le Livret A.
- L’immigration devait être maîtrisée mais on tolère, on encourage même, une immigration de travail sans précédent.
- La culture dans les services publics devait être renforcée mais, sous prétexte de la favoriser, on supprime toute la publicité des chaînes publiques, au risque de renforcer encore l’hégémonie des chaînes privées.
- La politique étrangère devait renouer avec les grands principes mais on déroule le tapis rouge devant Kadhafi.
- On n’a que le mot Démocratie à la bouche mais on bafoue le Peuple en ratifiant au Parlement le traité de Lisbonne et on veut supprimer le verrou du référendum obligatoire sur l’entrée de la Turquie.
- On fait campagne sur le pouvoir d’achat et on s’en lave les mains le lendemain.
- On parle de civilisation, synonyme de qualité de vie, d’humanité mais on prépare une France de l’argent-roi.

Les idées sont souvent intéressantes, les discours sont parfois magnifiques, mais les actes n’ont rien à voir avec eux.

Dans le domaine européen bien sûr, le double langage est à son comble :
- la «démocratie Européenne» : on l’impose par la force ;
- l’Europe qui protège : on signe un traité qui va déréguler toujours plus ;
- l’Euro trop cher : on refuse d’en faire un élément de négociation ;
- la France est de retour : pour briller le temps d’un sommet, elle a tout cédé en acceptant un traité qui est la copie de celui qu’a refusé son Peuple.

En vérité, la France par ce traité renonce à son modèle, se lie les mains et affaiblit un peu plus sa Démocratie.

En vérité sous prétexte de vouloir redresser la France, le Président de la République la normalise, en fait un Lander, un état américain où le pouvoir n’a plus le pouvoir. D’où peut-être, d’ailleurs, l’intérêt d’amuser la galerie, d’occuper les gazettes, de «tenir» l’information.

3. La troisième raison de la lassitude prochaine des Français est l’omniprésence du Président et l’évanouissement des acteurs de notre vie politique. Tout semble se résumer en un dialogue entre Nicolas Sarkozy et le miroir que lui tendent les médias sous le regard de plus en plus ébahi et agacé de nos compatriotes.

Le silence du Premier Ministre, des Ministres, de l’UMP, comme une certaine atonie voire complaisance de l’Opposition, vide de sa substance le débat public. Tout n’est qu’apparence tactique, jeux de rôle.

Alors je le sais, beaucoup répondent à quoi bon ? Comment se faire entendre ? Il fait tout ! Il tient tout !

Et bien, à nous d’exister, de réagir, de proposer. A nous d’offrir une alternative nationale, républicaine, sociale.

- Tous ceux qui croient en la Nation, dans une Europe refondée autour de projets concrets ;
- tous ceux qui aspirent au retour d’une Démocratie vivante où les médias ne sont pas sous le poids des intérêts ;
- tous ceux qui veulent des Institutions équilibrées, où le Premier Ministre, la Majorité et l’Opposition reprennent vie ;
- tous ceux qui veulent une économique forte au service du progrès social ;
- tous ceux qui croient en la laïcité ;
- tous ceux qui veulent une politique étrangère, indépendante de celle des Etats-Unis ;
doivent faire tout ce qu’il est possible de faire pour peser sur le cours du quinquennat.
De deux choses l’une :
- soit nous sommes entendus et le Président, réalisant qu’il ne peut pas continuer ainsi à tout se permettre, réoriente son action ;
- soit il poursuit dans ce «berlusconisme» et nous offrirons alors une alternative aux Français, une alternative qui sera bien utile au pays si cette agitation perpétuelle mène au chaos.

Alors, vous le voyez mes Amis, l’enjeu est là. Bâtir une force politique capable de proposer avant qu’il ne soit trop tard une voie digne, sérieuse, solide, efficace pour vraiment redresser en profondeur le pays et redonner un espoir aux Français.

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