01 février 2008

L'Europe d'après, par Nicolas Dupont-Aignan

Une fois de plus l’actualité avec la crise financière et la rocambolesque affaire de la Société Générale chasse des écrans et des antennes, le débat pourtant essentiel sur la ratification du traité de Lisbonne.

Une fois de plus, les émissions auxquelles je suis invité sont annulées les unes après les autres, presque toujours en dernière minute. Il y a comme une paroi de verre érigée entre nous et les Français. Tout est fait pour dissimuler au peuple le forfait institutionnel perpétré dans leur dos.

A croire que les prescriptions du puissant centre de recherche fédéraliste, l’European Policy Centre, un « think tank » qui a pignon sur rue et bénéficie de nombreuses largesses financières, sont suivies à la lettre : ce dernier, fin novembre, a ainsi publié une étude (communiquée à la diplomatie française) invitant à respecter un « impératif de discrétion qu’impose le processus de ratification du traité tout au long de l’année. » Un souci de « discrétion » qui paraît le mieux partagé du monde dans les arcanes de l’eurocratie et qui a inspiré en septembre dernier à Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeois et président de l’Eurogroupe, à propos de la Constitution bis, cet aveu chuchoté : « Bien entendu, il y aura des transferts de souveraineté. Mais serais-je intelligent d’attirer l’attention du public sur ce fait ? »

Nos compatriotes désinformés risquent de se réveiller demain avec la « gueule de bois ». On leur expliquera alors que la politique ne peut plus rien ! Que la France est isolée en Europe ! Que la loi de la majorité s’impose désormais ! Que c’est le fameux traité de Lisbonne qui s’applique !

La révolte qui couve déjà contre les élites, qu’elle soit économique, financière, politique et médiatique, risque alors de prendre des allures insurrectionnelles. Tout ça pour ça !

Au lieu de réorienter l’Union européenne dans un sens conforme à l’intérêt des nations, de la démocratie et du Progrès, au lieu d’entendre la voix des peuples, les chefs d’Etats, les oligarchies, vissent le couvercle sur la marmite. Il va de soi qu’aucune construction politique artificielle n’a jamais pu durer en violant les peuples qui la composent. Le système explosera donc un jour, tôt ou tard, à condition que les citoyens se réveillent et fassent valoir leurs droits.

Il est donc de notre devoir de préparer l’Europe d’après.

Il est de notre devoir sans cesse et toujours d’appeler les Français à rester un peuple libre. Les prochaines élections européennes de juin 2009 constituent déjà une première occasion pour les Européens de dire leur vérité à ceux qui aujourd’hui les bâillonnent, les bafouent !

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