Personne n’est obligé d’être gaulliste mais, de grâce, qu’ils arrêtent de prendre les Français pour des imbéciles en leur faisant croire que tout est dans tout et que le Général de Gaulle aurait cautionné la dérive que connaît aujourd’hui notre pays.

Ainsi, Nicolas Sarkozy ne manque pas de culot pour expliquer que le Général de Gaulle était l’homme des ruptures, donc de la sienne. Il a raison d’affirmer qu’il était anticonformiste mais la rupture façon droite américaine proposée par Nicolas Sarkozy est aux antipodes sur quatre points principaux de la pensée gaulliste.

Sur la Nation et l’Europe, Nicolas Sarkozy propose de faire revoter après 2007 une mini constitution européenne par le Parlement et a toujours indiqué sa méfiance envers la procédure référendaire. Le Général de Gaulle, de son côté, a toujours opté pour une Europe des Nations parce qu’il considérait que la supranationalité signait la mort du droit du peuple à disposer de lui-même et donc de la démocratie. Il a toujours prôné la consultation du peuple sur les questions essentielles.

Sur la politique étrangère et de défense, Nicolas Sarkozy est allé dénoncer devant Georges Bush « l’arrogance » française lors de la crise irakienne et s’accommode du retour dans l’OTAN de nos forces armées ! Le Général de Gaulle, bien évidemment, a démontré toute sa vie qu’il était attaché à l’indépendance de la France et s’est fait l’avocat d’un monde multipolaire. Il ajoutait même « parce qu’elle est championne de l’indépendance des Nations contre toute hégémonie ».

Sur la politique économique, Nicolas Sarkozy se fait l’avocat d’une rupture neo-libérale. Le Général de Gaulle a dénoncé autant le communisme que le capitalisme sauvage et a toujours cherché à promouvoir une économie de marché respectueuse de la dignité de l’homme et de l’intérêt supérieur de la Nation. C’est tout le sens de son projet d’économie participative.

Enfin, sur la vision de la République, Nicolas Sarkozy prône une République à l’anglo-saxonne où les communautés et la religion jouent un rôle primordial. Il veut ainsi revoir la Loi de 1905 sur la laïcité et a toujours prôné une régionalisation forte. Le Général de Gaulle, bien évidemment, privilégiait une République unitaire avec un Etat fort même s’il laissait la place à la nécessaire modernisation des régions.

Il va de soi que le gaullisme ne doit pas être une nostalgie ni un dogme. Personne ne peut se l’approprier. Moi, pas plus qu’un autre ! Pour autant, chacun peut, pour préparer l’avenir du pays, s’appuyer sur quelques repères qui correspondent au-delà même de l’épopée gaullienne à notre tradition nationale et républicaine.

Assez d’imposture !