25 mars 2008

Echec des municipales : la rupture gaulliste, républicaine et sociale, plus que jamais d’actualité, par Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan vient de faire publier dans l'hebdomadaire Marianne une tribune analysant le "triple désaveu" que représente les dernières élections municipales et cantonales. Il en appelle à la constitution d'une alternative gaulliste et républicaine dès les élections européennes de 2009. Voici ci-dessous le texte de cette tribune parue samedi dernier.


Municipales : le triple désaveu

N’en déplaise à ceux qui veulent nier l’évidence, les élections municipales sont une claque pour le président de la République et pour l’UMP.

Le coup de balancier vers la gauche a d’ailleurs épargné tous les candidats de droite qui avaient été critiques à l’égard du comportement et de la politique présidentiels.

En restant à la maison, les électeurs de Nicolas SARKOZY de mai 2007, notamment l’électorat populaire, n’ont pas – comme on veut le faire croire aujourd’hui – manifesté une impatience sur le rythme des réformes.

Contresens total qui, s’il conduisait à accélérer droit dans le mur, provoquerait de graves désordres sociaux.

Il s’agit en fait d’un triple désaveu.

  1. Désaveu du style présidentiel, tout d’abord. Ce qui devait arriver est arrivé. Nicolas SARKOZY, à force de s’agiter en tous sens, de résumer sa fonction à des coups de showbiz, de se complaire dans l’argent et l’étalage de son ego, a choqué et déçu la France réelle. En ne parvenant pas à endosser les habits présidentiels, il sème une profonde inquiétude dans le pays.

  2. Désaveu de l’ouverture. La soi-disant idée géniale finit logiquement en véritable fiasco. Le débauchage des KOUCHNER, BESSON et autres, n’a pas apporté une voix. L’électorat traditionnel de la droite a été oublié. Simple succursale de l’Elysée dirigée par un collaborateur du président, l’UMP est maintenue dans un état de léthargie totalement incompatible avec le rôle d’un parti majoritaire !

  3. Désaveu surtout de la politique menée car en vérité cette politique n’a rien à voir avec celle promise ou susurrée durant la campagne présidentielle. Les Français ont cru que Nicolas SARKOZY réussirait là où François MITTERAND et Jacques CHIRAC avaient échoué. Mais une fois élu, le volontarisme politique anti-pensée unique, inspiré par Henri GUAINO, a laissé la place au conformisme libéral, atlantiste et européiste.

Le traité de Lisbonne a été ratifié dans le dos du peuple, au plus total mépris des aspirations de justice sociale et de liberté démocratique exprimées lors du référendum de 2005, l’euro flambe sans susciter de réaction présidentielle sérieuse, les délocalisations se multiplient, les poches des Français se vident et la grogne sociale s’amplifie.

La question est simple aujourd’hui : le Président peut-il changer d’attitude ? Le Gouvernement peut-il changer de politique ? En toute probabilité, soyons francs, cela relèverait du miracle… Aussi, seule la pression d’une offre politique vraiment alternative peut faire évoluer le système. Il ne s’agit pas, fondamentalement, d’être un peu plus au centre, comme le préconisent certains, ou un peu plus à droite ou à gauche, comme le disent quelques autres.

Il faut en réalité mettre en œuvre une autre politique économique et sociale, qui protège davantage notre tissu industriel et nos emplois, réduise les inégalités criantes d’aujourd’hui au lieu de les exacerber et valorise nos atouts pour renouer avec la croissance. Bien entendu, cela implique de briser le tabou de la pensée unique européenne et de refonder la construction de l’Europe sur des bases enfin assainies. Dans le chaos libéral mondial qui se développe sous nos pieds, l’Europe peut renaître si le peuple français a le courage d’aller au bout de sa logique de mai 2005, remettant en cause les carcans de la Banque centrale européenne, de la Commission toute-puissante de Bruxelles et du gouvernement des juges de la Cour européenne de Justice.

Avec un baril de brut à 110 $, un euro à plus d’1,6 $ (bientôt 1,7 ?), un déficit commercial et un chômage de masse structurellement grandissants, l’heure de vérité approche inexorablement.

L’alternative sera simple : ce sera la rue ou la rupture européenne. Les élections au Parlement européen de 2009 seront, à cet égard, déterminantes… Tous les gaullistes, les républicains, les forces politiques indépendantes des appareils et lucides quant à la situation, devraient s’unir pour percer dans les urnes et porter ce nouveau message d’espérance.

Nicolas DUPONT-AIGNAN
Député DLR de l’Essonne
Président de Debout la République

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