02 juillet 2008

NDA dans "Le Monde" sur la présidence de l'Union européenne

Dans une interview au Monde, Nicolas Dupont-Aignan dresse une vision de la présidence française et plus précisément de la présidence sarkozienne de l'Union européenne. Vous trouverez ci-dessous le texte de cette interview consultable sur le site Internet du quotidien.


"Le chef de l'Etat s'est placé dans une contradiction insurmontable"

Nicolas Dupont-Aignan, ancien UMP, député (non inscrit) de l'Essonne, est président de Debout la République. Il a mené campagne en 2005 pour le non au traité constitutionnel européen et a voté contre la ratification du traité de Lisbonne.

Le Monde - Que vous inspire le déploiement des drapeaux français et européens pour la présidence française de l'Union Européenne ?

Nicolas Dupont-Aignan - Pour qu'un drapeau ait un sens dans la conscience collective, il faut qu'il représente quelque chose de positif, qu'il y ait une légitimité démocratique. Or, l'Union européenne d'aujourd'hui n'en a aucune puisque ses dirigeants bafouent ouvertement le suffrage universel et veulent imposer aux peuples une Europe qui ne marche pas. Le décalage saisissant entre la multiplication des drapeaux européens et l'échec patent de l'Union à améliorer la vie de ses citoyens explique le rejet des peuples, de plus en plus lassés du double discours permanent.

Après le non irlandais au traité de Lisbonne, quel plan B proposez-vous ?

Les dirigeants européens auraient dû accepter les refus référendaires des Français et des Néerlandais et ne pas chercher à les contourner. Le non irlandais montre que les peuples n'ont pas été dupes. Il fallait donc reconnaître ce vote populaire et suspendre le processus de ratification. Le président polonais et le président tchèque se chargeront de le faire. Ce traité est mort. L'Europe qu'il met oeuvre ne fonctionne pas. Le plan B est simple. Rompre les négociations avec la Turquie et lui offrir un partenariat. Revoir le statut de la Banque centrale européenne pour y inclure un objectif de croissance économique et de lutte contre le chômage. Rendre des compétences aux Etats-nations pour gérer leurs propres affaires. Développer des coopérations à la carte sur les sujets essentiels qui permettront à l'Europe de peser dans la mondialisation - sciences, industrie, environnement... En un mot, arrêter de rêver une Europe uniforme à vingt-sept, impossible à construire, pour bâtir la seule qui peut marcher : celle des coopérations à géométrie variable.

Quelles devraient être les priorités de Nicolas Sarkozy durant sa présidence ?

Nicolas Sarkozy s'est placé dans une contradiction insurmontable. D'un côté, il épouse, par lucidité, la protestation sourde des peuples. Il met même de l'huile sur le feu en faisant croire aux Français que l'Europe lui interdit, par exemple, de baisser la fiscalité sur l'essence. De l'autre, il vénère toujours le mythe de l'Europe politique et, à Bruxelles, signe tous les textes dont il conteste les effets à Paris. Ce grand écart est irresponsable, à la fois pour la belle idée européenne qui mérite mieux et pour la mise en oeuvre de sa propre politique qui, aujourd'hui, est dans l'impasse.

Propos recueillis par Patrick Roger
Article paru dans l'édition du 03.07.08.

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