11 octobre 2008

L'urgence de la relance économique, par Nicolas Dupont-Aignan

L’intervention massive et tous azimuts des Etats pour contenir la crise financière et boursière serait utile si elle s’accompagnait d’une politique de relance. Les propos martiaux et le déversement de milliards d’euros ne peuvent en effet suffire en l’état.

Car comment ne pas se rendre à l’évidence ? N’assiste-t-on pas à la décomposition d’un système promis à l’autodestruction par sa propre démence ? Peut-on vraiment sauver l’économie mondiale en se contentant d’écoper l’eau du navire sans boucher les trous dans la coque ?

Je ne le crois pas. Je crois au contraire qu’il est urgent de changer le système sans quoi nous risquons de courir à la ruine ! Et plutôt que d’attendre de les 27 pays d’Europe (ou le G8, ou les 192 nations membres de l’ONU) se mettent d’accord sur un nouveau mode de régulation et d’échanges, je suis persuadé que nous devons agir tout de suite au niveau où nous pouvons le faire, c'est-à-dire dans chaque pays. Cela n’implique pas, bien sûr, de renoncer à toute coordination internationale (européenne et mondiale), mais simplement d’inverser les priorités pour agir avec une réelle efficacité.

C’est tout le sens des 21 propositions que DLR a lancées dès le 1er octobre (http://www.debout-la-republique.fr/IMG/pdf/CRISE_FINANCIERE_VERSION_FINALE.pdf), complétées il y a deux jours par l’idée de faire de la Banque postale, en mettant à sa disposition l’argent de la Caisse des Dépôts et Consignations, le bras armé de l’Etat pour qu’il engage, enfin, la nécessaire politique massive de relance vers les PME et les particuliers.

Mais rien n’y fait, le débat public sur la sortie de crise ne décolle pas… Les échanges, quasi inaudibles, qui ont eu lieu mercredi dernier à l’Assemblée nationale à ce sujet l’ont démontré de manière consternante. Tout semble emporté par le tsunami des mauvaises nouvelles boursières et maintenant économiques (déconfiture croissante de l’immobilier, des compagnies d’assurance, de la production industrielle,…).

Dans cet espace public saturé de peur et de fureur, l’action des gouvernements - pourtant dramatiquement partielle et insuffisante - continue de focaliser toutes les attentions !

C’est pourquoi j’ai aperçu avec espoir l’entretien remarquable donné aujourd’hui au quotidien Le Monde par Jean-Pierre Petit, chef économiste chez Exane-BNP-Paribas, qui préconise clairement une massive politique de relance étatique. Evidemment, pour être efficace, une telle politique impliquerait la révision profonde de bien des dogmes, aussi bien en matière de concurrence, de monnaie que de libre échange. Bref, elle tendrait vers la transformation du système capitaliste actuel et du grand retour au cœur de l’économie des Etats-nations qui coopèrent entre eux, ainsi qu’il en a toujours été depuis le décollage de l’industrie et, plus proche de nous, durant les Trente Glorieuses.

Une raison d’espérer qui est bonne à prendre en ces temps difficiles…

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