22 janvier 2009

Les contribuables n’ont pas à financer les marges des banques !

Le 10 décembre dernier, Nicolas Dupont-Aignan par un communiqué de presse demandait l'audition du Gouverneur de la Banque de France par les commissions parlementaires sur les marges des banques bénéficiant du soutien des contribuables français. Aujourd'hui, c'est le site EasyBourse qui souligne l'actualité encore criante des propos du président de Debout la République sur le sujet.


France : Les dirigeants des banques renoncent aux bonus, pas aux marges
(Easybourse.com, Publié le 21 Janvier 2009)

A la demande du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, les dirigeants des grandes banques françaises ont accepté ce mardi de renoncer à leurs bonus au titre de l'année 2008. Après avoir limité le versement de dividendes, le président de la République indiquait récemment que ce renoncement aux bonus était une condition pour que les banques puissent bénéficier de la manne publique. Reste que les marges sur les crédits accordés aux particuliers et aux entreprises continuent de gonfler...

Nicolas Sarkozy en avait fait une condition à l'obtention d'une aide publique pour les banques, les dirigeants des principaux établissements bancaires ont accepté de ne pas toucher de bonus au titre de l'année 2008.

'Les dirigeants des différents établissements ont renoncé à leur rémunération variable au titre de 2008, traduisant ainsi l'écoute qui est la leur des sentiments des uns et des autres', a indiqué le président de la Fédération bancaire française (FBF), Georges Pauget, également directeur général du Crédit agricole.

Six banques, la Société générale, BNP Paribas, le Crédit agricole, les Banques populaires, les Caisses d'Epargne ainsi que le Crédit mutuel, avaient bénéficié en fin d'année dernière d'une première tranche d'aide publique de 10,5 milliards d'euros.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a déclaré ce mercredi que ces six mêmes établissements bancaires vont pouvoir recevoir une deuxième tranche de la manne publique de 10,5 milliards d'euros.

'Les banques de leur côté ont indiqué qu'elles souhaitaient qu'une priorité soit donnée dans l'affectation de leurs résultats, globalement, pour faire en sorte que leur solidité financière soit elle aussi renforcée', a précisé Georges Pauget. Ainsi, Christine Lagarde a rappelé que, pour bénéficier d'une nouvelle aide, les banques devraient mettre 'leurs résultats en réserves plutôt que dans les dividendes'. Les banques aidées doivent également veiller à modérer les dividendes versés à leurs actionnaires au titre de 2008.

D'autre part, les banquiers ont indiqué que leurs encours de crédit montraient une progression de 9% à fin novembre, soit deux points de plus que la moyenne européenne. 'Pour essayer de maintenir ce rythme, il faut continuer à avoir la volonté d'avancer ensemble et c'est la raison pour laquelle les pouvoirs publics ont indiqué qu'ils mettraient à la disposition des banques une nouvelle tranche de produits permettant de renforcer leurs fonds propres', a souligné Georges Pauget.

Encore de la marge…

Pour autant, si on en doutait, les banques ne semblent pas à plaindre... A en croire les cancans du Canard Enchaîné, qui le pointait déjà du bout du bec en octobre dernier, les établissements financiers augmenteraient «discrètement» leurs marges sur les crédits accordés aux particuliers et aux entreprises.

C’est en effet ce qu’éclaire la lecture du document intitulé «Stat Info» et publié par la Banque de France mensuellement. Entre autres informations, ledit document en date du 13 janvier 2009 nous apprend qu’en dépit du don de 10,5 milliards d’euros alloué aux banques nécessiteuses, ces dernières n’ont finalement distribué aux ménages, en cumul sur 12 mois, qu’autour de 167,3 milliards d’euros en novembre 2008 contre 202,7 milliards un an plus tôt -tous types de crédits confondus…

Au total, ainsi que le relève le bulletin Stat Info du 9 décembre 2008 et comme le soulignait le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan sur son site, entre octobre 2007 et octobre 2008, le volume des crédits aux ménages a fondu de 15%.

Conséquence, les prêts étant moins nombreux, les taux d’intérêts demandés par les banques ont pour leur part augmenté substantiellement. La Banque de France observe ainsi que «le taux d’intérêt moyen des crédits nouveaux aux ménages en novembre» est de 6,29%, contre 5,85% un an plus tôt.

Dans le détail, l’établissement constate que «le renchérissement est plus accentué pour les découverts (+15 points de base) que pour les crédits à la consommation (+3 pdb) et les crédits à l’habitat (de 3 à 4 pdb selon la durée de la période de fixation initiale du taux)».

Difficile dans ces conditions d’expliquer aux citoyens français la persistance de taux d’intérêts supérieurs à 6%, alors que le taux de la BCE -donc le coût de refinancement des banques- est lui passé de 3,75% à 3,25% puis de 2,5% à... 2% la semaine dernière !

Après les dividendes et les bonus, il y a encore des marges…

N.S et C.L.

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